Louis Ducos du Hauron - Epilogue

Louis Ducos du Hauron fut avant tout un visionnaire, Un génie qui imagina et établit les principes de la prise de vue cinématographique, de sa projection, de la photo couleurs et en relief, de la photogravure et son impression en masse, des anamorphoses . Un génie dont l’imagination éperdue ne laissa jamais suffisamment de temps au pragmatisme de réaliser ce qu’il avait conçu. Un inventeur en somme mais non un ingénieur. Pourtant, Louis Ducos du Hauron ne s'intéresse pas uniquement à chercher la solution théorique des problèmes qui se posent à lui, il expérimente des réalisations pratiques, mais sans doute plus pour prouver la véracité de ses idées que par souci d’exploitation. Si son frère Alcide est pour beaucoup dans l’œuvre de Louis, par son soutien et pas son travail de communication auprès des élites scientifiques, on peut regretter que ses études furent littéraire plutôt que scientifiques et qu’il ne fut pas l’ingénieur dont Louis aurait tant eut besoin.

On peut également déplorer – une fois de plus – l’inefficacité d’une administration française. En effet l'une des principales raisons de la méconnaissance des découvertes de Louis Ducos du Hauron, mais également d'autres savants français, est - comme l’écrivait un article de la revue de l’optique [1] - que « jusqu'en 1908, les brevets français n'étaient pas publiés ; les originaux en était communiqués, sur demande, dans l'un des combles du Ministère du Commerce ; en raison de l'organisation déplorable de ce service, il était alors impossible, en une séance, de consulter plus de quatre à cinq brevets et, en fait, seuls les agents de brevets et leur personnel fréquentaient ce grenier, à peu près inconnu des non-initiés (--) Ajoutons que les résumés des brevets concernant la photographie et ses application n'ont commencé à être publiés dans la presse technique française qu'à partir de 1899. »

Pour terminer ce épilogue, nous aimerions citer la conclusion d’un mémoire de Kévin Theard qui suggère l’ampleur du travail de ce savant « Pour finir on peut dire que Louis Ducos du Hauron a utilisé de nombreuses techniques qu’il a croisées pour parfaire la réalisation d’un procédé photographique »[2].


[1] publiée par "L’informateur de la photographie" en juin 1924

[2] Mémoire de master 2 En collaboration avec le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France : "Photographie couleur : Mise en place de dispositifs d'analyse physique pigmentaire permettant d'identifier des épreuves Ducos du Hauron au charbon trichrome ou photomécaniques". Par THEARD Kévin (Spécialité Photographie - Promotion 2016). L’objectif de cette étude était de savoir si les photographies que proposèrent à l’étude le Musée des Beaux-arts d'Agen, le Musée Nicéphore Niépce de Chalon- sur-Saône et le Musée d'Orsay, sont d'authentiques photographies réalisées par Louis Ducos du Hauron, et à quel procédé de réalisation elles appartiennent. En effet, Louis Ducos du Hauron a d'abord produit des images selon un procédé pigmentaire, puis c'est les procédés d'imprimerie qui ont été utilisés par la suite.